ESPRITS CRÉATIFS : VANS X MOMA
La collection Vans x MoMA est née d’une passion commune d’inspirer l’expression créative et l’individualité partout dans le monde. Nous voulions célébrer le message que véhicule cette collaboration avec certains de nos artistes préférés.
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À la croisée de la collection Vans x MoMA et de nos ami(e)s artistes
Voici ce qu’ils ont à dire à propos de l’inspiration et de la création. |
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@out.ofthe
Je décrirais ma plume artistique comme étant très minimaliste. J’ai de l’expérience en architecture d’intérieur et donc j’aime la clarté, la neutralité et la précision. À travers mon art, je souhaite transporter les gens dans un univers libéré et libérateur. J’exprime ma vision très ouverte et décomplexée principalement par la représentation de personnages nus. Pour moi, c’est très superflu de dessiner des vêtements et de me pencher sur un questionnement à savoir si j’illustre une jupe ou un pantalon à tel personnage. Ça détourne l’attention de l’essence du message que j’essaie de transmettre (même si celui-ci reste ouvert de toutes interprétations). Parfois curieux, controversés et provocateurs, mes dessins ont pour mission de charmer l’observateur, par leur beauté, leur créativité et leur subtilité, tout en confrontant l’esprit humain.
Qu’est-ce qui t’inspire? Je suis grandement inspirée par un mode de vie nomade (un peu californien et australien) qui tourne autour de mes intérêts comme le surf, le skate, la « vanlife » et les voyages. Mes illustrations, c’est aussi une façon pour moi de m’échapper dans un monde auquel j’aspire et qui est peu accessible quand on vient du Québec. Je tente aussi de partager ma vision de sujets et d’enjeux modernes tels que la sexualité, le féminisme, l’égalité, l’environnement, les relations humaines, la culture, la politique, et plus. J’essaie également de faire partie du mouvement des artistes engagés qui m’entourent et qui m’inspirent énormément. Je pense que l’art, c’est un outil extrêmement puissant pour communiquer une philosophie ou une idéologie à autrui, et c’est quelque chose qui me pousse à utiliser ma plateforme de manière très consciencieuse.
Décris-nous ton processus créatif. Mon processus créatif, c’est surtout de passer du temps avec moi-même. J’ai besoin de philosopher, de me perdre dans mes idées et de divaguer dans ma tête. Je suis pas mal une lone wolf et donc j’ai besoin de me retrouver seule (dans ma bulle bien capitonnée) pour être productive. Aussi, j’aime beaucoup écouter de la musique (surtout des années 60 à 80), lire et regarder des documentaires. J’aime bien me donner le défi de prendre une phrase que j’ai lue ou entendue quelque part et qui me captive afin de la retraduire en œuvre. À défaut de ne pas être la meilleure avec les mots, j’aime bien penser que mes dessins racontent d’eux-mêmes des histoires ou des poèmes. |
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@priscillayuart
Les œuvres que je peins sont inspirées par les motifs les motifs universels qui se trouvent dans la nature, et les motifs qui prennent la forme de design, de textiles et d’architecture. Ce sont souvent ses paysages forgés dans mon esprit et des espaces intérieurs qui sont influencés par mon état émotionnel du moment, ainsi que par une symbolique personnelle que j’ai développée au cours de la dernière décennie. J’imagine qu’on pourrait décrire mon art comme souvent abstrait, avec des éléments surréalistes et des illustrations.
Quels messages transmets-tu avec ton art? J’aime penser que mon public vit de nombreuses expériences quand il fait passer son regard du premier plan à l’arrière-plan de mes œuvres. Je peins plusieurs couches de motifs et des espaces où la perspective est biaisée. J’aime que les gens finissent par voir plus que ce que leur première impression leur a laissé quand ils ont d’abord vu mon œuvre. C’est comme observer les nuages; chaque personne a sa propre expérience de ce qu’elle voit, et ça fait ressortir des aspects de son subconscient. Les messages qui sont transmis sont donc différents et uniques pour chaque personne.
Qu’est-ce qui t’inspire en ce moment? Je puise mon inspiration partout et le voyage m’inspire souvent. Depuis l’arrivée de la COVID-19, je m’inspire beaucoup des artistes locaux de Vancouver que je découvre. Il y a plusieurs artistes qui ont attiré mon attention depuis les débuts du Festival Mural de Vancouver il y a quelques années.
Parle-nous de ton processus créatif. Mon processus créatif commence à l’extérieur du studio. J’aime prendre des marches et recueillir des moments de textures/motifs et compositions, soit par image mentale ou en photo, pour m’inspirer. Ça revient un peu à recueillir des données visuelles ou à prendre des notes sur le terrain. J’aime visiter des magasins de design d’intérieur ou des friperies pour trouver de l’inspiration sur la manière dont les motifs sont utilisés dans le design. Quand je suis prête à travailler, je surfe souvent le Web et je fais une première approche en regardant des blogues d’art et Instagram. C’est en gros ma version justifiée de la procrastination soignée. Quand c’est le temps de passer du crayon au papier, je m’impose souvent des contraintes stylistiques (autrement dit des règles) pour dessiner ce qui me traîne dans la tête. Par exemple, je peux simplement utiliser des lignes obliques, avec certains gribouillis choisis comme ligne directrice, puis commencer à dessiner sans me poser de questions et voir où ça me mène. |
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@francorama
Franco Égalité est un illustrateur et artiste qui vit et travaille à Montréal. Élevé par sa mère monoparentale, il a appris à tenir un crayon avant même d’apprendre à marcher. Et bien qu’il sache marcher aujourd’hui, il n’a jamais arrêté de tracer son chemin. Les dessins sensuels et captivants de Franco E. nous transportent dans un monde où le corps joue un rôle et s’expose libre de toute contrainte. Les couleurs vives font ressortir les courbes et les expressions de ces personnages chaleureux et flamboyants, et même si leur créateur se dit inspiré par le cubisme et le concept esthétique de la Ma japonaise, on se retrouve dans un univers graphique vivant. C’est dans ce sens qu’une gamme d’émotions et d’idées est offerte à l’observateur, sans se perdre dans la sublimation des corps.
Parle-nous de ton processus de création. Je décris normalement mon processus comme ça : « C’est un processus où je fais le plus pour garder le moins et dire l’essentiel ». Mais en gros, c’est juste une façon de dire que c’est super éclectique et non linéaire. Pour faire un tableau propre et précis, je me suis rendu compte qu’il fallait d’abord que je fasse un gâchis. Cela commence généralement par un gribouillage sur une serviette de table ou même un dessin sur ma main que j’ai oublié sur mon ordinateur, où il est nettoyé, pour ensuite revenir à un gribouillage sur une table d’appoint et enfin apparaître sur une toile ou un mur.
Qu’est-ce qui t’inspire en ce moment? Je suis inspiré par les trois choses les plus de bases, mais fondamentales : l’expérience humaine (être un humain sur terre), la nature et la lumière. Il est très rare que je peigne quelque chose hors de mon imagination, car ces trois choses font partie de la réalité de chacun et pourtant ne cessent de m’étonner. Je suppose que je peins pour mieux comprendre et me souvenir de ma vision ou de mon point de vue sur la réalité, et donc tout ce qui y joue un rôle, à l’heure actuelle, devient une source d’inspiration. |
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@cath_laporte
Au cœur de mon souffle se trouve un souci multiple d’authenticité, de créativité et d’amour. Je crée avec le souhait d’inspirer et de nourrir les esprits et me plais à réinterpréter des concepts spirituels avec humour et un «sans gêne» manifeste. J’ai pris le soin de travailler mon approche de la forme et j’opte souvent pour un certain minimalisme, dans mes illustrations, puisque cela offre des jeux et des possibles à celle ou celui qui les regarde. La révolution est d’abord intérieure.
Qu’est-ce qui t’inspire en ce moment? Les autres. Notre connexion à l’autre est une des choses qui me fascine le plus, mais que je trouve aussi très difficile. C’est avec l’autre que je découvre mes angles morts, que j’apprends à laisser tomber les armes et les jugements. Peut-on rêver de paix si on ne fait pas la paix avec soi, ses proches, ses voisins, cet étranger? Je suis aussi inspirée par le potentiel humain et l’humour. Je pense qu’à partir du moment qu’on peut en rire, tout change de perspective, tout s’adoucit. Je suis aussi inspirée par le concept de «sculpture sociale» de Beuys pour incarner ma compréhension du potentiel de l’art à transformer la société. Je crois qu’en prenant contact avec notre créativité, nous activons ce qu’il y a de plus puissant en nous. «L’imagination est la plus haute forme de recherche», disait Einstein.
C’est quoi ton processus créatif? Bouger, danser, respirer, regarder, apprendre toujours de la nature et des autres et sur moi et méditer, et toujours évoluer comme humain. Remettre en question les questions. Bref, consommer ce qui fait du bien à l’esprit, au corps et au cœur et le distiller en dessin et puis recommencer. |