GUIDE DU BOSS DU 21e SIÈCLE

LB Culture

Quelques conseils de travailleurs autonomes qui ont réussi

Texte par Claire Milbrath

« Pose ce café. Le café c’est seulement pour les gagnants. » Glengarry, 1992.

Fini l’époque des patrons en costume-cravate qui sortaient ce genre de phrases au travail, et fini aussi la culture d’entreprise où il fallait « aller de l’avant ». Utilisée dans les années 1980, l’expression « jeune cadre dynamique » renvoie aux accros du travail avec des signes de dollars dans les yeux. Le monde est alors en pleine désillusion après une période de liberté et de plaisirs décomplexés, à laquelle succèdent la guerre, la récession et le désenchantement. Être fauché n’est plus cool, et il est impossible de draguer sans avoir un téléphone dans son auto. Un nouveau genre de personnalité émerge alors de cette culture corpo en plein essor pensez à Alec Baldwin en costume à fines rayures et Rolex au poignet dans le film Glengarry. Énormément de gens ont réussi à gravir des échelons au travail en lisant le livre de Dale Carnegie Comment se faire des amis.





Aujourd’hui, de tels ouvrages nous semblent aussi dépassés qu’un diplôme en gestion. Le nombre de chefs d’entreprise de moins de trente ans a dégringolé de 65% depuis les années 1980. Mais cela ne veut pas dire pour autant que l’ère du « self-made man » est terminée ; les milléniaux ont en effet la fibre entrepreneuriale. Selon le magazine Forbes, 60% d’entre eux se considèrent comme entrepreneurs, et 90% parlent de l’entrepreuneriat comme d’un « état d’esprit ». Les milléniaux sont encore tout jeunes, mais déjà en train de préparer leur reconversion professionnelle.


Le Boss du 21e siècle ne construit pas des murs, il construit des idées. Avec la croissance exponentielle du nombre de travailleurs indépendants, nous devenons tous des boss, un phénomène d’ailleurs baptisé 4e révolution industrielle. Aujourd’hui, 50% des milléniaux sont freelance. Rien qu’aux États-Unis, les travailleurs autonomes ont rapporté 1,4 milliard de dollars en 2017. Le secteur de la Propriété Intellectuelle (P.I) pèse désormais plusieurs milliards.




Illustration : Cole Kush


Pas si facile pour autant de repérer ces milliardaires qui s’inspirent de Steve Jobs et s’habillent dans un style normcore. Ils ont troqué les voitures de sport, vêtements de luxe et autres signes de richesse du passé pour des sandales et planches à roulettes. Trouver son futur mari équivaut dorénavant à jouer à La Roue de la Fortune. Mais au moins, on peut travailler depuis son lit! Grâce aux réseaux sociaux et à l’e-commerce, tout le monde peut devenir un Boss du 21e siècle avec un simple ordinateur, en travaillant de n’importe où. Il n’y a qu’à regarder les chiffres : les milléniaux veulent de la flexibilité avant tout. Ils sont de plus en plus nombreux à lancer leur marque ou gérer eux-mêmes leurs contrats.

Quand on voit que les milléniaux pensent comme des boss, on peut s’étonner que la culture des affaires qu’on observait dans les années 1980 ne soit pas plus présente aujourd’hui. Où est la nouvelle génération d’auteurs de guides pratiques du succès? Personnellement, je n’ai jamais lu de manuel de réussite professionnelle, ni crié « Oui je suis capable! » lors d’une conférence pour développer sa carrière. Mais j’ai vu des gens se passer discrètement le livre Never Split the Difference: Negotiating As If Your Life Depended On It. Si les Boss du 21e siècle réussissent, c’est notamment parce qu’ils s’inspirent de l’expérience des autres et partagent leurs connaissances.

Reprenez donc ce café et lisez notre Guide du Boss du 21e siècle, où les boss en question prennent la parole.